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Christophe Rody (CH)
16 mars 2006

Ch. Rody dirige le Sinfonietta de Lausanne au montreux jazz festival

Le Temps Les Young Gods en violons MONTREUX. Triomphe, version symphonique. Nicolas Julliard Samedi 16 juillet 2005 Des regards d'enfants gourmands. Quand Mike Patton épie son batteur, retranché derrière son étalage de fûts-poupées russes, son œil pétille comme s'il s'apprêtait à commettre une grosse bêtise. Et lorsque Franz Treichler, tout sourire au micro, quête le regard de ses deux complices de cérémonie, un éclat de risque irradie ses pupilles. Insolite sur le papier, l'alliance du rock éclaté de Fantômas avec la rétrospective des Young Gods en version symphonique tient alors de l'évidence. Orgueil de péplum, majesté des détails, il fallait la démesure inspirée du Montreux Jazz pour orchestrer cette rencontre américano-suisse aux excès partagés. Jeudi soir au Miles Davis Hall, Mike Patton, chanteur prodige de Fantômas, se fait chef d'orchestre halluciné pour survoler en un zapping frénétique les décombres du métal hardcore, de l'easy-listening et de la musique de cartoon. Digest haletant qui ouvre la voie aux déploiements symphoniques des Young Gods. Moutons noirs au sein du Sinfonietta de Lausanne, dirigé par Christophe Rody, les trois rockers romands jubilent. Dans l'envergure élargie d'arrangements raffinés, les Young Gods ravivent, sourire aux lèvres, quelques-uns de leurs plus grands hymnes, du fiévreux La Fille de la mort au planant Child in the Tree. Dans le public, beaucoup ont l'âge d'être des fidèles du groupe dont on célèbre ici les vingt ans. Et dans leur canonisation symphonique, ces chants de rêve et de mort arrachent à la foule des cris de reconnaissance complice. Comme si, à force de les voir multiplier les projets spéciaux, dilapider sans compter leur succès commercial dans des aventures osées (Expo.02, disques ambient, etc.), beaucoup avaient perdu de vue ce que les Young Gods furent, dans la première décennie de leur existence: une impressionnante machine à tubes. Chanteur impérial, Franz Treichler glisse sur les cordes frémissantes de la Sinfonietta avec la grâce farouche d'un fauve aux aguets, jusqu'au final sublime: une September Song en suspension dans l'éther, où la voix de Mike Patton se fond dans cet hymne ancien gorgé de promesses captivantes.
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