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Christophe Rody (CH)
16 mars 2006

critique- Ch. Rody dirige au BBI Festival

lundi 12 juillet 2004, Regions Classique et techno: rencontre réussie critique · Sacha Ruffieux et Fabrice Seydoux ont gagné, avec le chef Christophe Rody, leur pari un peu fou. A droite, 14 musiciens classiques vêtus de noir, concentrés sur leurs partitions. A gauche, séparés par une paroi de plexiglas, deux batteurs tout en blanc, déployant leur arsenal de frappes frénétiques. Et au milieu le chef d'orchestre, frac et noeud papillon (et casque d'écoute sur la tête!), la baguette fendant l'air à 160 battements par minute. Le tout sous la lumière obnubilante des flashes stroboscopiques qui donne au Belluard des allures de dance floor médiéval. Voilà pour l'image. Et le son est tout aussi étonnant: amplifiés «à coin», cordes et vents se frayent un chemin à travers une déferlante de «breakbeats», laissant naître une musique qu'on croirait contre nature si elle ne s'évertuait à prouver le contraire. L'estomac secoué par la pulsation des grosses caisses, l'esprit transporté par les vagues de cordes, on se laisse glisser sans défense dans le flux hypnotique de cette «drum'n'bass» orchestrale, entre B.O. hollywoodienne et musique minimale façon Steve Reich ou Brian Eno. cadence infernale Vendredi soir, Sacha Ruffieux et Fabrice Seydoux ont gagné leur pari un peu fou: faire coïncider les rythmes basiques de la techno avec les harmonies de la musique dite classique (voir La Liberté du 9 juillet). Et pas seulement virtuellement par l'intermédiaire d'un ordinateur mais, en direct, avec des instrumentistes en chair et en os, sur des musiques écrites spécialement pour l'occasion. Très concentrés, les deux batteurs Fabrice Seydoux (également compositeur d'une partie du répertoire) et Yvan Braillard, ont maintenu la cadence infernale avec fermeté, tandis que le chef d'orchestre et arrangeur Christophe Rody dirigeait d'une main imperturbable des musiciens peu habitués à se caler sur des rythmiques aussi péremptoires. Derrière la console de mixage, Sacha Ruffieux, cocompositeur et maître d'oeuvre du projet, a eu besoin de tous ses talents pour trouver le juste équilibre entre des masses sonores qui avaient tendance à s'annuler dans les graves et les médiums. Confus au début, le son s'est vite amélioré au fil des minutes, permettant aux excellents solistes (mention spéciale à la hautboïste) de s'exprimer avec clarté dans ce déluge de décibels. Nombreux et enthousiaste, le public a réservé un accueil triomphal à cette expérience originale qui mérite d'être poursuivie dans d'autres lieux. Et pourquoi pas sur disque. éRIC STEINER
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