critique du 1er concert

jeudi 16 février 2006, Regions De l'enthousiasme et des erreurs de jeunesse CRITIQUE · L'Ensemble orchestral du Conservatoire a donné son premier concert. MARIE ALIX PLEINES «Nous nous sommes tous enthousiasmés pour la folle entreprise que représente la création d'un ensemble symphonique ad hoc. Et la mise en place d'un programme en deux week-ends intensifs», témoigne Christophe Rody, chef fondateur du nouvel Ensemble orchestral du Conservatoire, lors de sa première apparition publique dimanche à l'Aula du CO de Jolimont. Un enthousiasme perceptible qui colore de mystère les demi-teintes brumeuses d'une «Rhapsody Ouverture» de Carl August Nielsen décrivant le site océanique des Iles Féroé, et empreint de sauvage majesté les airs populaires danois et norvégiens qui la traversent. Aux premières interventions fulgurantes des bois, aux premiers choeurs somptueux des vents, l'un des atouts essentiels du nouvel ensemble instrumental saute à l'ouïe. Les qualités symphoniques de l'orchestre sont d'ailleurs soulignées par l'excellent choix d'un répertoire postromantique, truffé de soli racés. La richesse des timbres est rehaussée par la présence soliste d'une voix lyrique, en la personne de Sophie Marilley. Dans «3 Chants d'Auvergne» de Joseph Canteloube, la mezzo soprano offre l'échantillon charmeur d'un talent que l'on connaît plus abouti. Cor anglais et basson, clarinette et hautbois, enrichis des arpèges rêveurs de harpe accompagnent, dans un bel élan, ces ballades champêtres, recueillies au fin fond du terroir musical français. Egalement inspiré par un folklore vivace, le poème symphonique macabre de «La Sorcière de midi» du Morave Antonin Dvorak, met en valeur la concentration narrative et imagée des musiciens.